Suite aux révélations de l’association L214 à propos de l’entreprise Chevenet et les conditions de vie effroyables des chèvres exploitées pour leur lait, Brigitte Bardot interpelle Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture.
Enquête et pétition : https://www.l214.com/enquetes/2022/adjani-chevres-chevenet/
Brigitte BardotMonsieur le Ministre,
Je découvre avec horreur les témoignages de salariés de l’entreprise Chevenet et les images sordides de l’exploitation de Saint-Maurice de Satonnay, révélées par l’association L214 et la comédienne Isabelle Adjani, sur les conditions de vie effroyables des chèvres chez ce 1er producteur européen de « fromage de chèvre fermier ».
Quelle tromperie que d’associer l’appellation « fermier » à ce type d’élevage où les animaux, enfermés par milliers en système intensif, n’ont accès à aucune pâture, où les chevreaux à peine nés sont retirés à leur mère, laissés à l’agonie et dont les cadavres s’entassent…
Monsieur le Ministre, ce scandale de plus, ce scandale de trop montre la folie des élevages intensifs, l’inhumanité de ces systèmes où des chevreaux, êtres sensibles, sont considérés comme de simples déchets de l’industrie laitière. Ce scandale révèle aussi la faiblesse des contrôles vétérinaires dans les élevages.
Vos services se fixent comme objectif annuel de contrôler 1 % des élevages soit, à ce rythme, un contrôle tous les 100 ans de chaque établissement… C’est invraisemblable, affolant, vous ne pouvez pas vous satisfaire de cette piètre ambition !
Il est urgent de réformer les systèmes de contrôles en France, dans les élevages, les abattoirs et les transports d’animaux. Il est nécessaire de renforcer fortement, doubler au minimum, les effectifs des inspecteurs vétérinaires. Vous ne pouvez pas en faire l’économie car, en l’état, vos DDPP ne servent à rien si ce n’est solliciter ma Fondation pour prendre en charge des animaux en souffrance lorsque des éleveurs sont au fond du trou.
Monsieur le Ministre, je n’ai pas caché mon apriori négatif lors de votre nomination, montrez-moi que j’ai eu tort et que vous ne resterez pas inactif face à cette détresse animale qui fait honte à notre système d’élevage. Je compte sur vous.