L’élevage traditionnel est dans la tourmente et cherche désespérément des jeunes.
Si les jeunes ne viennent pas très rapidement, le bocage sera remplacé par des céréales.
Deux-Sèvres : exploitations agricoles cherchent repreneurs d’urgence
L’agriculture est en pleine tourmente, tiraillée entre ses obligations de résultat (vivre et nourrir) et les critiques de plus en plus ciblées portées par l’opinion, salves sans précédent que la profession désigne sous le terme d’agri-bashing [mise au pilori à toutes les sauces].
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C’est dans ce contexte délicat que les représentants agricoles voient s’éroder leurs effectifs.
Le phénomène n’est pas nouveau mais il s’est accentué en 2010 avec l’arrivée à l’âge de la retraite des enfants du baby-boom.
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Éviter la céréalisation
Aujourd’hui, en Deux-Sèvres, environ trois cents agriculteurs prennent leur retraite chaque année.
Or, dans le même temps, on n’enregistre plus qu’une centaine d’installations.
Insuffisant pour garantir sa pérennité à long terme à l’agriculture deux-sévrienne, dans sa diversité en tout cas.
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Car si les difficultés perdurent, les exploitants continueront de délaisser l’élevage.
Or, la « céréalisation » simplifierait exagérément nos paysages, notamment bocagers, à contre-courant de la nécessaire préservation de la biodiversité. L’agriculture intensive est une catastrophe qui entraîne aussi la mort des sols et des maladies pour l’homme.
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Il est encore temps de stopper la tendance, croit-on à la chambre d’agriculture dont les élus, en validant son PAD 2020-2030 pour « une transition agro-écologique au bénéfice de tous », vont chercher à susciter de nouvelles vocations.
Cela passera, entre autres initiatives, par des campagnes de communication ou des opérations de séduction en direction des lycéens, voire des collégiens.
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Potentiels
Pour convaincre, la chambre d’agriculture avance notamment l’attractivité du territoire qui, tout en proposant un large panel de productions, aussi bien animales que végétales, permet aussi d’autres développements, où les deux tiers des zones agricoles se situent à proximité d’une ville et son potentiel d’emploi pour les conjoints…
La chambre d’agriculture en profite pour revendiquer la contractualisation qui rassurerait tout le monde en apportant de la visibilité dans les fermes.
La profession sait que le challenge est de taille.
Car les réticences, on les connaît : le métier est exigeant, contraignant, peu voire pas rémunérateur et, désormais, ouvertement conspué.
Elle fait pourtant le pari d’inventer « une agriculture viable, vivable et durable » et ses représentants préviennent : « On n’y arrivera pas seuls ».
Sous-entendu, ils attendent le soutien des politiques, de l’État… et de leurs concitoyens.
D’après La Nouvelle République
L’exemple du bocage des Deux-Sèvres
La haie : c’est de la forêt linéaire ! Préservons-là !
Vidéo : à 3 minutes, un défenseur du bocage
Biodiversité « Au rythme du bocage »(2013)
Les haies constituent une forêt linéaire ; qu’avons-nous fait là, si l’on considère toutes les haies qui ont disparu à cause du remembrement…
Le remembrement, criminel, est une cause de la disparition du bocage.
Ces procédures ont souvent été critiquées pour avoir été la cause d’une destruction massive et non compensée du bocage et des réseaux de talus, ainsi que des réseaux de fossés, de mares et de micro-zones humides qui constituaient une trame verte fonctionnelle, écologiquement et agronomiquement utile en abritant de nombreux auxiliaires de l’agriculture.
Impacts environnementaux
Le remembrement a largement été pratiqué en France (des années 1960 à 1980, moins fréquemment dans les années 1990). Il a engendré des impacts écopaysagers collatéraux importants, sur l’eau (inondations, drainage, eutrophisation) et les sols.
Dès les années 1960, des agronomes et naturalistes s’inquiètent des conséquences des arasements de talus, comblements de mares et arrachage d’arbres ou de haies pratiqués à l’occasion des remembrements.
En 1954, l’émission État d’urgence, présentée par Roger Louis alerte le public quant à la banalisation des paysages et aux impacts environnementaux ; Paul Matagrin, directeur de l’École nationale supérieure d’agronomie de Rennes fondée en 1849 y dénonçait :
«… des conséquences climatiques, des problèmes d’eau, d’érosion des sols. Notre équilibre écologique ancestral s’est brisé et nous ne savons pas encore quelle sera la limite de ces destructions irréversibles. »
Conscience de notre patrimoine, extrait d’une fiche de préparation de leçon pour les instituteurs datant de 1977, étude de milieu : la haie.
– une haie champêtre, à plantes variées et enchevêtrées s’étageant à différentes hauteurs, sauvage et naturelle, qui peut ne limiter que quelques côtés de champs.
Les hypothèses sur le rôle des haies formulées en verbes d’action deviennent : séparer, protéger, abriter.
L’enquête auprès de cultivateurs (et/ou d’un technicien forestier), complétée par des recherches documentaires permet de comprendre :
– le rôle de régulation des conditions naturelles : freiner le vent, retenir l’eau. Il est judicieux d’exploiter l’actualité relatant et argumentant sur des situations d’inondations ;
– celui de milieu écologique : abriter et nourrir des animaux ;
– celui de gestion économique de l’environnement : fournir du bois de chauffage.
Europe : des décideurs non-élus ont enfermé les agriculteurs dans l’esclavage
Les agriculteurs se sont laissé entraîner dans une politique d’assistanat et de dépendance, alors qu’ils se cassent les reins dans la terre ou la boue lors de journées interminables, pour, en outre, très souvent finir par s’endetter, voire même se suicider de désespoir.
La crise de l’agriculture est donc un scandale économique et moral.
Alors que la Politique agricole commune (PAC) était supposée encourager agriculteurs et éleveurs à rester sur leurs terres, nous en avons chaque année de moins en moins.
Le seul intérêt de la PAC aura été électoral. Pour le reste, échec complet.
Revenons à la raison avec une agriculture agro-sylvo-pastorale
C’est à dire l’ agriculture qui a fondé notre civilisation, à taille humaine, avec exploitation du bois, petit élevage, et cultures.
C’est NOTRE agriculture, la seule qui préserve les sols, le savoir-faire et les emplois, le paysage et qui amène des produits de qualité. (vidéo ci-dessous).