Découvrez l'importance et les vertus du système endocannabinoïde
Le système endocannabinoïde
Le système endocannabinoïde se retrouve chez tous les vertébrés (mammifères et oiseaux) et un grand nombre d’autres animaux.
Il est constitué par les récepteurs cannabinoïdes et les molécules naturelles qui s’y lient : les endocannabinoïdes.
Si les effets du cannabis sont connus depuis l’antiquité, l’un de ses principes actifs majeur, le THC (D9-tétrahydrocannabinol), n’a été identifié qu’en...1964.
Dans le corps humain, le récepteur CB1 avec lequel interagit le THC dans le système nerveux a, lui, été découvert en 1990. Puis parce qu'il existait ce récepteur dans le corps humain, l'hypothèse d'une substance naturellement produite par le corps humain a rapidement vu le jour. Et c'est dès 1992 qu'une première molécule a été identifiée: l’anandamide ( qui tire son son nom du sanscrit « Ananda » qui signifie joie ou félicité). On parle d'un cannabinoïde endogène (endogène = secrété naturellement par le corps humain) ou endocannabinoïde.
Un deuxième récepteur, le CB2, et d’autres endocannabinoïdes, le 2-AG notamment, ont été identifiés depuis et les recherches continuent.
Les endocannabinoïdes et leurs récepteurs sont présents dans tout l’organisme avec partout la même fonction : le maintien d’un environnement interne stable (ou homéostasie) malgré les variations survenant dans l’environnement externe.
Le système endocannabinoïde participe à la régulation de nombreux processus physiologiques et physiopathologiques, dont :
- le développement neural,
- la fonction cardiovasculaire,
- l’inflammation,
- l’immunité,
- l’appétit,
- le métabolisme et l’homéostasie énergétique,
- la digestion,
- le développement et la densité osseuse,
- la transmission du signal nerveux,
- l’apprentissage,
- la perception des informations sensorielles, notamment relatives à la perception de la douleur physique,
- la reproduction,
- le comportement psychomoteur,
- les troubles psychiatriques,
- la mémoire,
- les cycles de veille et de sommeil,
- la régulation du stress et de l’état émotionnel.
Les endocannabinoïdes se positionnent comme de véritables interfaces entre les organes le système immunitaire et le système nerveux, par la régulation des flux d’informations entre ces trois composantes ils participent à créer et maintenir un équilibre interne complexe.
Les récepteurs cannabinoïdes
Les récepteurs cannabinoïdes sont répartis dans l’ensemble de l’organisme.
Dans le système nerveux central et périphérique, le récepteur CB1 est l’un des récepteurs couplés aux protéines G les plus abondants (les protéines G transmettent le signal provenant du récepteur à différentes molécules à l’intérieur de la cellule).
Les récepteurs CB1 sont aussi présents dans de nombreux autres organes et tissus, dont les cellules musculaires striées, les leucocytes, la rate, le thymus, les ganglions lymphatique, les poumons, le cœur, les intestins, l’estomac, le pancréas, le foie, l’appareil urinaire (reins et vessie), les organes reproducteurs, les os, les articulations, la peau, les glandes surrénales, les yeux.
Les récepteurs CB2 prédominent dans les tissus immunitaires : leucocytes, mastocytes, ganglions lymphatique, amygdales, rate, thymus. Ils sont aussi présents dans la moelle osseuse, le foie, le placenta et le système nerveux (central et périphérique).
Mécanismes d'action
Les endocannabinoïdes :
Les modes d’action de l’anandamide et du 2-AG sont en partie élucidés. Ils sont synthétisés notamment dans le système nerveux central où ils vont moduler la libération des neurotransmetteurs classiques.
Les phytocannabinoïdes :
Les phytocannabinoïdes interagissent avec le système endocannabinoïde de manière plus ou moins directe : action sur les récepteurs CB ou d’autres récepteurs, modulation indirecte des récepteurs, régulation de la synthèse et de la dégradation des endocannabinoïdes.
Le plus souvent, les propriétés pharmacologiques des phytocannabinoïdes sont le résultat de plusieurs mécanismes d’action synergique. De nombreux mécanismes expliquent ainsi leur action anti-inflammatoire, de même, leur action antalgique peut s’effectuer via des récepteurs et des canaux variés.
Certains phytocannabinoïdes peuvent aussi agir directement sur les récepteurs impliqués dans le trouble anxieux et l’ischémie tissulaire ou sur différents sites enzymatiques comme ceux impliquées dans le développement de l’athérosclérose ou de certains cancers.
Bien que les récepteurs CB soient le principal site d’action du THC, ils ne représentent qu’une infime partie des sites d’action possibles des phytocannabinoïdes. Ainsi le CBD (cannabidiol) qui a très peu d’affinité avec les récepteurs CB, agirait par une vingtaine d’autres mécanismes d’action.
Par ailleurs, l’effet d’entourage qui résume les interactions bénéfiques des phytocannabinoïdes entre eux et avec leurs précurseurs communs (les terpènes) est scientifiquement prouvé et confirmé par les témoignages de nombreux patients.
Ainsi l’association de composés cannabinoïdes et non-cannabinoïdes, comme on les retrouve dans des extraits de la plante, présente des capacités de soulagement des symptômes significativement supérieures à celles produites par un cannabinoïde isolé. Une association qui permet également de réduite les effets secondaires indésirables.
En conclusion
Il est possible que le cannabis devienne à l’avenir une des plantes les plus utiles de la pharmacopée, en termes de soins et de prévention des maladies, et un appui adapté dans notre environnement de plus en plus toxique et carcinogène. Dans tous les cas, la compréhension des mécanismes de ce système complexe pourrait permettre de renforcer l’efficacité et le ciblage de certains traitements, par le biais de phytocannabinoïdes, ce qui laisse envisager une toute nouvelle classe thérapeutique à l’avenir très prometteur.
